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37eme sommet de l’Union africaine : La situation dans l’est de la République démocratique du Congo au centre des préoccupations

La situation sécuritaire en République démocratique du Congo a été au cœur du 37e sommet de l’Union africaine. Les 17 et 18 février 2024, les dirigeants se sont réunis dans la capitale éthiopienne, à Addis-Abeba, dans un contexte de crises multiples. Les récents coups d’État, les troubles politiques au Sénégal et les conflits armés, notamment la crise sécuritaire en RDC, ont dominé l’ordre du jour du sommet.

Le thème du sommet était « Éduquer l’Afrique du 21e siècle : Construire des systèmes éducatifs résilients pour un meilleur accès à un apprentissage tout au long de la vie de qualité, pertinent et inclusif en Afrique », les discussions ont transcendé les préoccupations sécuritaires immédiates, visant un développement sociétal holistique. En outre, le sommet visait à amplifier la voix du continent au sein du G20, une plateforme qu’il a rejointe en septembre.

Des préoccupations pressantes

Le Soudan est en proie à des troubles et la Somalie reste sous la menace des djihadistes, a déclaré Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, avant l’ouverture du sommet. Il s’est également inquiété de la situation dans la Corne de l’Afrique, des tensions persistantes à l’Est de la RDC, de l’instabilité en Libye et du « péril terroriste » dans la région du Sahel.

La résurgence des coups d’État militaires, les violences pré- et post-électorales, les crises humanitaires dues à la guerre et/ou les effets du changement climatique sont des préoccupations importantes pour nous, a-t-il déclaré à l’ouverture du Conseil exécutif de l’UA, qui réunissaient les ministres des affaires étrangères des États membres. Il a noté que ces facteurs menacent sérieusement de ternir les signes de l’émergence de l’Afrique.

En outre, six des 55 États membres étaient absents du sommet, suspendus en raison de coups d’État. Le Gabon et le Niger ont rejoint le Mali, la Guinée, le Soudan et le Burkina Faso parmi les nations bannies en 2023.

Conflits armés en cascade

La maniabilité de l’organisation est cependant menacée par les défis sécuritaires du continent, aux prises avec une myriade de conflits armés multiformes (Soudan, Sahel, Somalie, République démocratique du Congo…), dont certains perdurent depuis de nombreuses années.

Mini-sommet sur la situation en RDC

En tant que médiateur désigné par l’UA, le président angolais João Lourenço a convoqué un mini-sommet extraordinaire sur la situation sécuritaire qui prévaut dans l’est de la République démocratique du Congo. Cette réunion importante, qui s’est tenue le vendredi 16 février 2024 à Addis-Abeba, s’inscrivait dans le cadre des efforts déployés pour faire face à l’escalade de la crise dans la région. L’urgence de la question était soulignée par la tenue du mini-sommet au soir du jour qui a précédé la 37e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UA, qui s’est tenu les 17 et 18 février 2024 à Addis-Abeba.

Son objectif principal était de revitaliser le processus de paix dans l’est de la RDC à la suite du déploiement de la Brigade d’intervention de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SAMIRDC), approuvé en août 2023 à Luanda. Neuf chefs d’État de dix pays ont participé à ce mini-sommet, notamment l’Angola, l’Afrique du Sud, le Burundi, la Guinée équatoriale, le Malawi, le Kenya, la RDC, le Rwanda, le Soudan et le Sud-Soudan, la Tanzanie s’étant jointe à l’événement en tant qu’invitée, ainsi que des représentants de la Commission de l’UA. L’inclusion de l’Ouganda souligne les implications régionales plus larges de la crise actuelle.

Les efforts diplomatiques abondent dans la région pour atténuer les tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali, le principal soutien du groupe terroriste M23, responsable de la détérioration de la situation sécuritaire dans la province du Nord-Kivu. Alors que certains considèrent que les initiatives diplomatiques précédentes ont échoué en raison du manque de coopération du Rwanda, d’autres préconisent leur réactivation comme un pas en avant nécessaire.

La convocation de ce mini-sommet a eu lieu dans un contexte d’affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo, la milice Wazalendo et les terroristes du M23, soutenus par l’armée rwandaise, en particulier dans les environs de Sake, dans le territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu. Ces développements soulignent le besoin critique d’une action rapide et concertée pour restaurer la stabilité et favoriser une paix durable dans la région.

Le président Tshisekedi a fermement affirmé sa position. Selon Tina Salama, porte-parole du président de la République démocratique du Congo, le président a souligné que le M23 n’était qu’une « coquille vide » et qu’il était plutôt prêt à engager des discussions avec le Rwanda (le vrai agresseur de la RDC), mais sans concessions. Cette déclaration est intervenue alors que le président rwandais, comme à son habitude, a soulevé la question des FDLR et critiqué la présence des troupes de la SADC en RDC. Le président Tshisekedi semble donc enclin à mettre l’accent sur la nécessité d’un dialogue avec les acteurs régionaux tout en gardant fermement à l’esprit les intérêts du Congo.

Les observateurs notent que cette position démontre la fermeté du président congolais sur la question de la sécurité dans l’Est du pays tout en ouvrant la voie au dialogue avec les acteurs régionaux.

Conclusion

Le 37e sommet de l’Union africaine qui s’est tenu à Addis-Abeba a été confronté à une myriade de défis, notamment les récents coups d’État, les troubles politiques et les conflits armés sur le continent. Malgré ces circonstances décourageantes, le sommet visait à renforcer la voix de l’Afrique au sein de la communauté internationale et à promouvoir un développement sociétal holistique. Des efforts ont notamment été déployés pour répondre aux préoccupations urgentes en matière de sécurité, en particulier par le biais d’un mini-sommet sur la situation en République démocratique du Congo. La position ferme du président Tshisekedi a souligné l’importance du dialogue tout en donnant la priorité aux intérêts du Congo dans la région. Comme l’ont noté les observateurs, sa position résolue indique un engagement à traiter les questions de sécurité dans l’est de son pays tout en restant ouvert à un engagement constructif avec les parties prenantes régionales.

Sources:

  1. https://www.france24.com/fr/afrique/20240215-le-37e-sommet-de-l-union-africaine-s-ouvre-%C3%A0-addis-abeba
  2. https://information.tv5monde.com/international/conflits-crises-et-coups-detat-au-premier-plan-du-sommet-de-lua-2710487
  3. https://www.dw.com/fr/union-africaine-sommet-addis-abeba-zlec/a-64744679
  4. https://actualite.cd/2024/02/16/est-de-la-rdc-la-crise-en-cours-au-centre-dun-mini-sommet-de-lunion-africaine-convoque
  5. https://www.aa.com.tr/fr/afrique/d%C3%A9marrage-des-travaux-du-37e-sommet-ordinaire-de-l-ua-%C3%A0-addis-abeba-/3140486
  6. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20240218-sommet-de-l-ua-le-conflit-dans-l-est-de-la-rdc-d%C3%A9battu-lors-d-une-r%C3%A9union-tripartite
  7. https://www.lepoint.fr/afrique/un-sommet-de-l-union-africaine-sur-fond-de-crises-multiples-en-afrique-18-02-2024-2552754_3826.php#11
  8. https://www.aa.com.tr/fr/afrique/sommet-extraordinaire-d-addis-abeba-appel-au-retour-%C3%A0-un-dialogue-constructif-entre-kinshasa-et-kigali/3140380